Plus de deux millions de français sont sous alimentés

Ils sont nombreux ces français sujets à la dénutrition : deux millions d’adolescents, d’enfants, d’adultes souffrant de maladies chroniques. Ce fléau n’épargne pas non plus les plus vieux.

« Mais ce chiffre n’a pas évolué depuis plus de trente ans », indique le Collectif de lutte contre la dénutrition créé ce mardi par des professionnels de santé, des associations de patients, des personnalités politiques.

En France, ce sont notamment les personnes admises à l’hôpital ou résidant en maison de retraite qui n’ont pas une bonne nutrition. Sauf que pour guérir, il faut correctement se nourrir. Sous-alimentés et fatigués, les malades n’ont pas la possibilité de suivre correctement leur traitement.

La sous-alimentation provoque l’apparition d’infection et de maux postopératoires, ralenti la guérison, rallonge la durée des hospitalisations, occasionne des chutes chez la personne âgée et peut d’ailleurs tuer », précise le Collectif sur le site Change.org. D’ailleurs, une pétition a été publiée pour apostropher les autorités.

Pourtant il existe des voies pour sortir de cette catastrophe. «  Mais en l’absence de ressource et de prise de conscience, nous ne pourrons pas le faire », regrettent les membres du collectif. Pour eux, une telle situation ne peut être acceptée et il est impératif d’agir.

10 propositions réelles

Pour stopper le fléau de la dénutrition en France, le collectif a écrit un manifeste contenant dix propositions. Les professionnels veulent que la dénutrition soit inscrite au programme du prochain mandat présidentiel comme « grande cause nationale », lancement d’un plan national de lutte à partir de 2018 afin d’arrêter l’évolution de cette épidémie. Et comme objectif, ils souhaitent qu’aucune personne ne meure à cause de la sous-alimentation. Ils privilégient les enfants malades, parmi lesquels, 15 à 30 % sont sous alimentés à l’hôpital, et demandent de créer un Comité national de vigilance.

Les établissements hospitaliers sont des endroits décisifs pour vaincre la sous-alimentation d’après les signataires. Ceux-ci proposent également que tous les patients dénutris soient pesés à l’heure arrivée à l’hôpital et à leur sortie de ces lieux. Il s’agit d’une méthode simple et moins chère pour le dépistage de la sous-alimentation et le suivi de l’évolution de la maladie. Les professionnels jugent que la nutrition doit occuper une place importante dans la prise en charge des patients.