Christiane Taubira quitte le ministère de la Justice à vélo

La ministre de la Justice partante s’est exprimée seule au sein des locaux de la place Vendôme, et a indiqué soutenir sa décision sur «un désaccord politique important» avec l’exécutif.

Un discours prononcé sans son remplaçant

Jusqu’à sa démission du gouvernement, Christiane Taubira aura marqué d’un style qui est propre son passage au ministère de la Justice. Ignorant les usages en vigueur, qui voudraient qu’un ministre sur le départ parle à la fin de la passation de pouvoir, la garde des Sceaux s’est exprimé seule ce mercredi après-midi, depuis son ministère.

Alors que son remplaçant Jean-Jacques Urvoas, n’était pas présent et que les questions au gouvernement étaient fréquentes à l’Assemblée. «Ce fut pour moi un grand honneur d’être garde des Sceaux et ministre de la Justice de la France», a-t-elle commencé par dire. Avant de parler de son bilan, très souriante, et comme à son habitude sans notes. La ministre a commencé par louer les fonctionnaires de son ministère et les magistrats, et indiqué avec une précision ses ce qu’elle a faits.

Mésentente avec l’exécutif

En désaccord avec le gouvernement depuis le mois de décembre, l’ex ministre a évoqué ce qui l’a poussé à quitter le gouvernement : «Je quitte le gouvernement sur une mésentente politique majeur». «J’ai préféré être fidèle à moi-même à mes engagements, à mes combats, à mon rapport aux autres. Fidèle à nous, tels que je nous comprends», a expliqué Christiane Taubira. «Le danger terroriste est grave, imprédictible.

Mais nous avons appris à le chercher et nous nous en sommes donné les moyens. Nous savons comment le combattre et nous avons montré que nous sommes bien résolus à l’abattre. Mais je crois que nous ne devons lui accorder aucune victoire, ni militaire, ni diplomatique, ni politique, ni symbolique», a continuer l’ex garde des Sceaux. Une référence faite au volet portant sur la déchéance de nationalité que comprend le projet de réforme constitutionnelle avec lequel elle n’est pas d’accord.